Lors de la précédente étape, nous nous étions quittés à Vík, deux jours seulement après le début du périple.
Au matin du 21 avril, après un dernier moment à observer le paysage depuis l’église de Vík, nous avons repris la route sous un soleil de plomb avec pour objectif la lagune glaciaire de Jökulsárlón, deuxième endroit clé que je ne voulais manquer sous aucun prétexte, et où je souhaitais pouvoir passer du temps.
200 km environ séparent ces deux endroits et la route peut se faire en 2h15 si l’on choisit de ne pas s’arrêter. On peut également opter au contraire pour l’option « longue » et décider d’étirer cette partie du voyage pour profiter pleinement de la région de Skaftafell, la partie sud du parc national du Vatnajökull (qui couvre près de 14% du territoire islandais !).
Nous aurions pu partir plus tôt de Vík pour faire une petite promenade de deux heures pour aller voir par exemple Svartifoss, la cascade noire et ses orgues basaltiques, mais pour ce premier séjour islandais, nous avions choisi de sauter l’étape Skaftafell (pourquoi ne pas revenir y passer du temps en hiver par exemple ?) et de nous diriger directement ou presque sur Jökulsárlón !
En partant de Vík, nous avons laissé dernière nous les paysages et les couleurs me rappelant l’île de Skye pour traverser de grandes étendues noires, des champs de coussins de lave recouvert de mousses vertes, puis des glaciers bleutés en arrivant à destination.
Et franchement, là encore je n’ai pas été déçue ; la plage de diamant et la lagune glaciaire sont largement à la hauteur de leur réputation !
J’ai énormément apprécié d’avoir le temps de regarder les icebergs respirer au rythme des vagues sur la plage noire sous un ciel bleu, limpide.
Comme nous avions décidé de passer la nuit à cet endroit, nous avons ensuite eu le temps d’admirer la lumière changer au dessus de la lagune, de voir les phoques jouer dans les eaux froides et les touristes s’en aller petit à petit pour laisser place au calme de la soirée avec une vue imprenable sur les géants de glace en mouvement perpétuel.
Astuce : si le camping sauvage est à priori interdit aux abords de la lagune, il n’y a par contre aucun problème du tout pour y passer la nuit quand on voyage à bord d’un van ou d’un camping-car. Et je vous conseille vivement de ne surtout pas hésiter afin de profiter du spectacle à différents moments de la journée et de la nuit ! La lumière dorée de fin d’après-midi quand il fait beau et la tombée de la nuit sont particulièrement chouettes.
Après une bonne nuit (néanmoins perturbée en plein milieu par un groupe d’américains bruyants et complètement irrespectueux des 3 camping-cars endormis et de la tranquillité du lieu), nous étions prêts à affronter la route du lendemain.
Cette journée ne s’annonçait pas comme la plus passionnante du voyage car nous devions simplement aller le plus loin possible en direction du nord. Juste avant notre départ, l’état des routes était très changeant dans ce coin du pays, et certaines portions se retrouvaient même fermées pendant quelques heures chaque jour la semaine précédente !
La première étape de la journée, après environ 80 km à longer des glaciers, sera Höfn, une paisible ville de pêcheurs de moins de 2000 âmes… ce qui paraît énorme après les étendues désertiques et les hameaux de quelques fermes !
Höfn dépend presque entièrement de la pêche aux langoustines et des usines de poissons. Son front de mer est aménagé en une longue promenade d’où l’on peut admirer les glaciers Skálafellsjökull, Heinabergsjökull, Fláajökull et Hoffellsjökull. Une vue très agréable pour prendre un petit thé avant de redécoller !
La suite de la route longe la côte et nous mangeons près d’une petite lagune protégée (le GPS indique Sveitarfélagið Hornafjörður mais il me semble que c’était un tout petit peu plus loin) où se côtoient des centaines de cygnes et d’eider, ces beaux canards noirs et blancs, très graphiques, que je n’avais pas réussi à voir lors de mon séjour sur l’archipel de Vega, en Norvège, pourtant classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour son savoir faire traditionnel en matière de collecte de leur précieux duvet !
En arrivant à proximité de Djúpavogshreppur, les paysages se font ensuite plus dramatiques. On aperçoit les longs rubans noirs des plages en contrebas de hautes falaises plongeant dans l’océan.
Nous longeons plusieurs fjords, le plus profond étant Berufjörður. Le ciel est bas, une petite partie de la route tout au fond du fjord n’est pas goudronnée, nous avançons très prudemment, l’ambiance est particulière.
En arrivant à Breiðdalsvík, nous choisissons d’abandonner la route n°1, que notre carte indique comme n’étant pas goudronnée cette fois sur une longue portion, au profit de la 96 qui continue de serpenter le long de la côte et des fjords jusqu’à Fáskrúðsfjörður où nous bifurquons encore, direction la 92 pour rallier Reyðarfjörður par un long tunnel afin de gagner un peu de temps (c’est la seule fois où nous le ferons).
De là, le paysage change encore, et nous nous retrouvons à rouler à plus de 20h dans de belles montagnes encore enneigées en mettant le cap sur Egilsstaðir où nous planifions de passer la nuit.
Si la route est sublime, ça n’est pas le cas d’Egilsstaðir ! Pourtant située sur les rives du Lagarfljót, le troisième plus grand lac du pays (et dans lequel des légendes affirment que vivrait un lointain cousin islandais de Nessie), la ville n’a aucun charme et son camping municipal est tout sauf accueillant.
Nous remplissons rapidement le réservoir et décidons de tracer de l’autre côté du lac vers Fellabær. Nous faisons un crochet par la petite route goudronnée surplombant le lac pour profiter des dernières lueurs du jour, et j’ai une fois encore l’impression de me retrouver en Ecosse, cette fois dans les Highlands. Par contre, impossible de se poser pour la nuit avec la Grosse Dondon dans ce coin et nous décidons alors de continuer encore un peu et de nous arrêter dans le premier endroit possible. Nous tombons presque par hasard sur une petite aire ne payant pas de mine, il commence à neiger, nous nous garons en nous disant que ça ira bien pour cette nuit tout en nous rappelant la vue de la veille sur la lagune glaciaire…
Mais ce pays étant décidément surprenant, une fois dehors pour prendre l’air avant de préparer à manger, nous nous rendons vite compte que nous sommes en fait juste au-dessus d’un petit canyon (à priori creusé par le fleuve Jökulsá á Brú) avec une belle cascade !
Pas si mal finalement pour une journée qui devait être longue mais pas vraiment passionnante, et une nuit qui s’annonçait bien pâle en comparaison de la précédente !
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4 Commentaires sur "Road-trip en Islande (2/6) : cap sur la lagune glaciaire de Jökulsárlón."
Ca fait rêver, j’aimerais trop aller en Norvège, et tes photos sont magnifique, ton voyage est d’une beauté!!! Merci pour ce partage!
La Norvège et l’Ecosse sont mes deux pays favoris, mais l’Islande n’est pas loin dans mon coeur !
J’espère que tu auras l’occasion d’aller faire un tour au Nord bientôt !
Merci pour les photos 😉
Il faut que je prépare les derniers articles, je vais m’y remettre très bientôt !
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