Vous commencez à me connaitre, quand il s’agit de publier un article, je suis environ rapide comme l’éclair !
Pour ne pas déroger à cette règle d’or, je viens donc aujourd’hui vous raconter avec quelques trains de retard mon expérience sur le semi-marathon de l’île de Skye, qui a eu lieu il y a tout pile deux mois… oui oui, deux mois ! Très précisément le 8 juin 2019.
Comme certain·e·s d’entre vous doivent s’en rappeler, mon histoire avec la course à pied a été quelque peu bousculée par une saleté de mononucléose à la suite de laquelle, pour continuer à filer cette belle métaphore ferroviaire, j’ai eu du mal à raccrocher les wagons.
Cela ne m’avait tout de même pas empêché d’aller frôler l’apocalypse au semi de Copenhague fin 2017, mais depuis plus rien. Niet, nada, que dalle. Pas une seule course officielle et des entrainements chaotiques et tout sauf réguliers, alors que j’avais enfin retrouvé un tout petit peu de forme physique.
Malgré tout cela, un semi bien particulier dormait toujours dans un coin de ma tête, celui de l’île de Skye au nord-ouest de l’Écosse, dans les Hébrides intérieures.
Après avoir tergiversé environ 500 ans en 2018 pour finir par ne pas m’inscrire, j’ai cette année enfin sauté le pas et acheté l’un de 1000 dossards disponibles.
Armée de mon plus beau plan d’entrainement en 10 semaines, j’ai rechaussé les baskets pour 3 sorties hebdomadaires dès le mois d’avril (une sortie tranquille ou avec dénivelé, un fractionné, et une sortie longue). Le tout complété par un peu de vélo d’appartement, une fin de saison de snowboard, des nouvelles semelles, et des étirements journaliers. Autant vous dire que j’étais au taquet dès le départ !
Peut-être un peu trop car la fin de la prépa ne s’est pas du tout déroulée comme prévue, avec un déraillement total en semaine 8.
Je suis donc arrivée sur la ligne de départ avec une douleur à l’intérieur de la cuisse droite et en n’ayant pas couru depuis 15 jours. Autant vous dire que je n’en menais pas large, et que je ne savais pas trop si j’allais être capable de tenir la distance.
Il m’en fallait néanmoins plus que ça pour me décourager, bien trop heureuse que j’étais de courir enfin en Écosse, sur cette belle île de Skye que je commence à connaitre dans les moindres recoins !
Ici, pas de coup de pistolet pour donner le départ, on a beaucoup mieux : les cornemuses du pipe band local ! Définitivement un moyen motivant de nous faire démarrer dans la bonne humeur sous un soleil de plomb et des températures presque dignes de ma cuvette grenobloise en été, chose que personne n’avait visiblement anticipé.
Je me félicite d’avoir acheté après moult hésitations une casquette de la course et décidé de courir pour la première fois sur un semi avec mon camelback.
Passée l’euphorie du départ, je commence dès les premiers kilomètres à me demander ce que je fiche là tant il fait chaud. Le dénivelé est loin d’être brutal mais la pente ne cesse jamais d’être ascendante au cours des cinq premiers kilomètres qui nous éloignent peu à peu de Portree.
Commencer à trouver le temps long au bout de cinq kilomètres, ça n’est jamais bon signe si vous voulez mon avis ! Mais le point positif, c’est que ma cuisse me laisse tranquille, c’est toujours ça de pris.
Le paysage, sans être spectaculaire de ce côté de l’île n’en reste pas moins très beau. J’ai pourtant du mal à décoller le regard du bitume sous mes pieds.
Dès que je lève la tête, c’est pour apercevoir le long ruban de coureurs qui ondule devant moi et ne semble jamais cesser d’alterner montées et descentes. Pas vraiment de répit. Surtout pas pour le moral.
Les ravitaillement sont placés environ tous les cinq kilomètres. Comme souvent au Royaume-Uni, il y a juste de l’eau et des enfant qui distribuent des gummy bears. Mais ça n’est pas un problème car tout était clairement indiqué sur le site de la course, j’ai donc ce qu’il me faut avec moi.
Même si je suis loin d’être aussi enchantée par ma course que lors de mon premier semi à Oslo, les 14 premiers kilomètres passent néanmoins correctement. Et puis tout à coup, le drame. Le mur que je croyais réservé au marathon. Le tête ne veut plus. J’en ai littéralement plein le dos de monter, descendre, monter, descendre, monter, etc. J’essaie de ne pas lâcher car j’ai bien peur de ne jamais pouvoir repartir sinon. Je finis tout de même par marcher tout le kilomètre 15.
J’arrive à me dire que je ne suis pas venue là pour rien et que je compte bien la passer cette foutue ligne d’arrivée. Je repars. Les jambes me paraissent lourdes, j’ai trop chaud, mais c’est clairement la tête le vrai problème. Je subis les kilomètres 16 et 17, et puis je me remets à accélérer peu à peu. Je vois les gens marcher autour de moi, l’ambulance venir récupérer un coureur à 3 kilomètres de l’arrivée. Malgré la lassitude, je sens la fin de la course et le retour à Portree se profiler à l’horizon. En fin de compte, j’en ai encore clairement sous le pied car je termine mes deux derniers kilomètres à 5’29 de moyenne. Ce sont mes plus rapides de la matinée…
Je me suis clairement fait avoir par mon mental et j’ai subi la course alors que je l’attendais depuis des mois et que j’en rêvais depuis des années.
Je passe tout de même la ligne avec le sourire même si c’est 2h22 après mon départ, et je récupère ma bière et ma médaille.
Le premier coureur termine en 1h11 (mais comment a-t-il fait ????), les derniers en 3h33. Nous ne somme que 694 sur 1000 inscrits à avoir franchi la ligne d’arrivée, je ne comprends pas bien ce qu’il a pu se passer pour les 306 autres. Ça fait quand même un sacré taux d’abandon, non ?
Le bilan à chaud est plus que mitigé, on ne peut pas dire que je me sois amusée et c’est mon plus mauvais temps sur semi ; même avec la mononucléose je n’avais pas fait pire ! Je me jure de ne plus jamais faire de course avec du dénivelé ; encore moins de trail…
Puis je regagne ma maison pour prendre une bonne douche et manger un bout. Et je décide finalement de sauter dans un bus pour aller gravir le Old Man of Storr, perché sur la côte est de l’île ! Il faut croire que je n’avais pas avalé assez de côtes pour la journée !
De retour après deux heures de marche supplémentaires et 324m de dénivelé positif en plus, je suis déjà en train de chercher le profil du semi-marathon de l’île de Harris, ma préférée de l’archipel des Hébrides, extérieures cette fois… Scoop : c’est pire que sur Skye !
Ma première sortie en rentrant à Grenoble après mon séjour écossais sera une montée à la Bastille. Et deux mois plus tard, après avoir répondu à un questionnaire des organisateurs de la course m’enrôlant d’office pour un tirage au sort afin de gagner un dossard pour l’an prochain, je me dis que je serais bien capable d’y retourner si jamais mon nom sortait du chapeau !
Quelques infos utiles si vous souhaitez participer au semi-marathon de l’île de Skye :
- Cette course n’est pas une grosse machine, il n’y a que 1000 places, elle est donc systématiquement sold-out plusieurs semaines avant le départ (fin avril pour cette édition). Pensez bien à vous y prendre un peu à l’avance pour non seulement avoir un dossard, mais aussi et surtout trouver un logement correct et abordable dans Portree. En février cette année, il était déjà compliqué de trouver quelque chose sans se ruiner en ville pour une personne seule durant la période du semi-marathon.
Les routes sont maintenant fermées pendant la course et il est interdit de circuler et se garer à certains endroits de la ville bien avant le départ c’est pourquoi je vous conseille de loger à Portree (chose que je ne fais sinon jamais quand je vais sur Skye à d’autres moments de l’année).
- Le profil de la course et le dénivelé ne sont pas indiqués sur le site officiel et je n’avais pour ma part pas réussi à trouver ces infos. Voici donc le graphique enregistré par ma montre pendant la course, il pourra vous être utile pour savoir à quoi vous attendre !
- Aucun ravitaillement solide n’est prévu pendant la course, pensez-bien à emporter avec vous tout ce dont vous aurez besoin.
- Pour manger de bonnes pâtes la veille du semi si vous ne disposez pas d’une cuisine dans votre logement à Portree, le restaurant No 2 (Down the Lane) n’est pas mal du tout ! Mais attention, la salle est petite et il n’y a pas de réservation possible : premier arrivé, premier servi !
- Si vous n’êtes pas motorisés, il est tout à fait possible de se rendre sur Skye en bus CityLink directement depuis Glasgow, ou depuis Edimbourg en faisant un arrêt à Glasgow ou à Inverness. Le trajet entre Edimbourg et Inverness est magnifique.
Alors, prêt·e·s à partir à l’assaut des collines écossaises ?!
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4 Commentaires sur "Mon semi-marathon sur l’île de Skye."
Bravo pour ce semi. Tu peux être fière de toi. et merci pour ces informations qui m’intéresses beaucoup.
Il doit être magnifique. As tu pris des photos du paysage pendant ta course? Je trouve l’écosse magnifique. J’y retourne à la fin de l’année et j’espère pouvoir y courir dans les Highlands.
Merci beaucoup pour ton commentaire.
Non je n’ai pris de photos pendant la course mais j’en ai pas mal de mes différents séjours en Écosse, et en particulier sur Skye, ça vaudrait peut-être que le coup que je fasse quelques articles comme pour l’Islande ! L’Écosse est mon pays préféré, je rêve de m’y installer un jour !
J’espère que tu auras l’occasion d’aller courir dans les Highlands comme tu le souhaites.
Coucou,
Je viens de commencer la course à pieds.
J’aurais une petite question. Quel type de bouteilles utilisez-vous?
Je prenais une petite bouteille d’eau mais on m’a conseillé des gourdes isothermes comme celles-ci https://iso-gourde.com/collections/gourdes-isothermes
Est-ce idéal pour la course?
Merci beaucoup
Belle journée