Trois huiles végétales intéressantes en S.A.F.

Comme j’avais déjà commencé à l’évoquer dans mon premier article consacré à la saponification à froid il y a de cela un long moment maintenant, certaines huiles végétales me paraissent particulièrement intéressantes, voire indispensables, pour réaliser ses propres savons.
Trois d’entre elles retiennent particulièrement mon attention : l’huile d’olive, l’huile de ricin et l’huile de coco.
Je vous propose donc aujourd’hui de vous en dire un peu plus sur celles que j’utilise personnellement, leurs propriétés respectives, ainsi que la façon de les intégrer en saponification.

Le gros avantage de fabriquer ses savons soi-même, c’est bien-entendu de savoir précisément de quels ingrédients ils se composent. C’est l’occasion idéale de choisir exactement ce que l’on veut utiliser et d’éliminer toutes les substances potentiellement nocives.

Il est pour moi essentiel d’utiliser des huiles vierges de première pression à froid si l’on veut conserver toutes leurs propriétés.
Ce procédé garantit en outre que les huiles sont bien extraites de manière mécanique, sans être chauffées, ni entrer en contact avec divers produits. Car oui, pour des questions d’augmentation de rendement, cette méthode naturelle n’est pas systématique, et beaucoup d’huiles sont en fait extraites à l’aide de solvants ou en chauffant les graines. Ces méthodes appellent ensuite une étape de raffinage supplémentaire afin de rendre à l’huile une apparence et une odeur acceptables…

En plus de privilégier systématiquement des huiles vierges de première pression à froid, je choisis également toujours des huiles biologiques pour deux raisons : la première, c’est bien-entendu que je n’ai pas envie de me retrouver avec des substances toxiques dans l’organisme ; et la seconde, c’est qu’il me parait indispensable de soutenir l’agriculture biologique, seul modèle respectueux de la planète et de ses habitants. Nous votons tous les jours lorsque nous consommons, je crois donc qu’il est donc indispensable de voter de manière avisée.

Venons-en maintenant aux propriétés spécifiques de chacune de mes trois huiles fétiches !

Celle que je trouve personnellement indispensable, c’est tout simplement l’huile d’olive ! Je l’utilise pour ma part à hauteur de 50% dans mes savons.
Très riche en acide oléique mono-insaturé, elle s’avère extrêmement douce pour la peau et convient donc particulièrement aux épidermes sensibles.
Ce sont normalement les acides gras saturés qui apportent le plus de dureté aux savons, mais pourtant, dans le cas de l’huile de l’olive, lorsqu’elle est utilisée en grande proportion (plus 60 %), elle donne des savons bien durs, agréables à utiliser car ils ne fondent pas trop vite. Néanmoins, si comme moi vous l’utilisez à moins de 60% dans la plupart de vos recettes, il faudra penser à l’associer à d’autres huiles riches en acides gras saturés afin d’avoir des savons à la consistance satisfaisante.
Elle présente par ailleurs le petit « défaut » de ne pas produire une mousse très dense. Ce n’est pas forcément gênant, mais si vous préférez les savons qui moussent beaucoup et onctueusement, là encore il faudra lui adjoindre d’autres huiles.

Pour moi, le principal inconvénient de l’huile d’olive vierge de première pression à froid reste tout de même qu’elle peut vite s’avérer très chère ! Du coup j’avoue que si je ne transige jamais sur le fait qu’elle soit bio, je ne me tourne pas vers une huile française pour mes savons. Je travaille en ce moment avec l’huile d’olive italienne que je trouve à Grenoble en vente à La Bonne Pioche aux alentours de 10€ le litre (la même que j’utilise en cuisine), mais vous pouvez également chercher du côté d’Émile Noël, de la Bio Idea, ou encore de Bio Planète.

olive

La seconde huile que je trouve très intéressante en saponification à froid est l’huile de ricin. Elle aussi est constituée d’acides gras mono-insaturés, est extrêmement douce pour la peau et possède même un pouvoir cicatrisant. Elle a en plus l’avantage, grâce à sa richesse en acide ricinoléique, de produire une mousse très agréable et bien crémeuse lorsqu’elle est combinée à une huile contenant beaucoup d’acide laurique (comme l’huile de coco par exemple, je vais y venir !).  Si on peut lui reprocher quelque chose, c’est peut-être qu’elle a tendance à ralentir un peu le séchage des savons et qu’il ne faut pas l’utiliser à plus de 15% dans son mélange, sous peine d’obtenir des savons trop mous.

En plus de la saponification à froid, cette huile très visqueuse peut également être utilisée pour la réalisation de soins capillaires pour les cheveux secs et peut aussi se prêter au démaquillage à l’huile (dans ce cas, je vous conseille par contre de la combiner à une huile plus fluide pour rendre le tout plus agréable).

De mon côté, après avoir utilisé pendant longtemps l’huile de ricin du géant français de la cosmétique  maison, je me suis maintenant tournée vers celle de la marque anglaise (bristolienne pour être exacte !) Pukka que j’aime beaucoup. Elle est certifiée cruelty-free et vous pouvez la trouver sur le site français huiledericin.fr qui m’a gentillement offert ma dernière bouteille. J’en suis ravie car cette marque n’est pas toujours évidente à trouver en France.

pukka_ricin

La troisième huile qui vient pour le moment compléter toutes mes recettes de pâte à savon est l’huile de coco. Grâce à elle, mes savons sont bien durs et produisent une mousse abondante, et ils ont un bon pouvoir lavant.
C’est une huile très riche en acide laurique (un acide gras saturé) et c’est donc pour cette raison qu’en saponification elle complète à merveille l’huile de ricin dont je parlais juste avant.
La contrepartie de cette richesse et du pouvoir lavant développé est que malheureusement, si cette huile est utilisée à plus de 30% dans vos recettes, elle risque d’avoir l’effet inverse de ce que l’on recherche en saponification à froid et pourra alors se révéler desséchante.
Cet effet est probablement ressenti différemment selon les personnes mais dans mon cas, il s’avère que c’est effectivement vrai. L’huile de coco pure n’est par exemple pas une huile qui convient bien à ma peau, et elle n’est pas non plus la plus adaptée à mes cheveux (mais elle reste tout de même plus acceptable que le lait de coco qui les transforme littéralement en paille).

J’utilise systématiquement l’huile de coco non désodorisée vendue en gros pot en verre par La Vie Claire, car c’est tout simplement la plus abordable que je puisse trouver près de chez moi !

separateur_blogbionature

Pour résumer, voilà ce qu’il faut retenir sur ces 3 huiles en saponification à froid :

OLIVE
– riche en acide oléique
– très douce pour la peau
– mousse peu
– savons durs si utilisée à plus de 60%

RICIN
– riche en acide ricinoléique
– très bon soin pour la peau
– mousse onctueuse
– ne pas utiliser à plus de 15 %  pour ne pas ramollir les savons

COCO
– riche en acide laurique
– bon pouvoir lavant
– mousse beaucoup
– desséchante si utilisée à plus de 30%

separateur_blogbionature

Et vous alors, quelles huiles utilisez-vous pour fabriquer vos savons saponifiés à froid ? Y’en a-t-il dont vous ne pouvez pas vous passer, ou bien qu’au contraire vous évitez à tout prix, comme moi l’huile de palme ?

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1 Commentaire sur "Trois huiles végétales intéressantes en S.A.F."

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Anne
Invité
Anne
2 années 4 mois plus tôt

Article très intéressant. J’ai longtemps travaillé dans une agence de communication eco responsable , cela m’a beaucoup appris. Je n’opte plus que pour des solutions naturelles

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