Premiers pas avec notre lombricomposteur.

Pour Noël, Monsieur Bio et moi-même avons eu en cadeau un beau lombricomposteur.
La belle-famille était bien renseignée (!) et nous avons donc reçu le modèle que nous avions choisi parmi toutes les options disponibles : celui en bois fabriqué et commercialisé par la Boite à Terre.

Nos critères de sélection étaient les suivants :

  • pas de plastique
  • adapté à un usage intérieur
  • fabriqué en France

Cependant, aussi restreintes qu’aient été nos contraintes, seule la Boite à Terre y répondait parfaitement. En effet, tous les autres lombricomposteur d’intérieur, sans exception, sont en plastique. Nous aurions très bien pu fabriquer le notre nous-même mais sur ce coup-là, nous avons opté pour la facilité, et nous ne le regrettons pas !

Fabriqué à partir de Douglas issus de forêts gérées durablement, notre lombricomposteur s’intègre parfaitement à notre cuisine et je le trouve personnellement beaucoup plus chouette que ses équivalents en plastique ! Il se compose d’un support sur roulette qui fait office de fond, et de deux bacs carrés à empiler (pour le moment nous n’en utilisons qu’un seul).
Son encombrement est plutôt faible, il mesure environ 40×40 cm, et n’est pas plus haut qu’une poubelle de cuisine classique. Voici un petit schéma pour vous montrer à quoi il ressemble :

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Lorsque nous l’avons reçu, il nous a suffi d’une petite visseuse pour le monter rapidement et sans aucun problème. Et je me suis donc très vite mise en quête de vers afin de pouvoir démarrer.
En effet, si les vers sont parfaitement commandables sur internet, il est également facile de trouver des donneurs près de chez soi. Pour cela, je me suis orientée sur deux site : Plus 2 Vers et Isère Lombri. Et nous avons donc nos nouveaux colocataires depuis maintenant 2 mois environ. Du coup je me suis dit qu’un petit retour sur les débuts de la cohabitation pourrait peut-être aider d’autres personnes à se lancer !

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Le premier conseil que je pourrais vous donner, si vous souhaitez éviter certains désagréments,  c’est de bien faire attention lorsque vous récupérez des vers auprès de quelqu’un que vous ne connaissez pas.
En effet, voilà ce qui nous est arrivé… En quelques jours nous avons trouvé une donneuse juste à coté de chez nous et je suis donc allée la voir rapidement, sans lui poser aucune question à propos de ses lombrics ni de son compost.  Dans ma tête cela ne faisait aucun doute, tous les adeptes du lombricompostages domestiques étaient des pros et savaient ce qu’ils faisaient.
Malheureusement j’ai vite compris que ça n’était pas le cas en arrivant chez ma donneuse. Son lombricomposteur n’étant pas situé dans son appartement, les moucherons et l’odeur ne la dérangeaient manifestement pas plus que ça. Or, la présence de mauvaises odeurs n’est pas normale en lombricompostage, et les moucherons, même s’ils ne sont pas forcément toujours évitable à 100%, ne devraient jamais être présents en grande quantité. Sinon, c’est l’enfer et cela devient vite ingérable en intérieur.

J’aurais du fuir, mais une fois sur place je n’ai pas osé, et voilà donc comment nous avons commencé notre aventure avec un sac en plastique (la donneuse n’a pas voulu que j’apporte mes boites) rempli d’un mélange douteux dans lequel nous ne savions même pas s’il y avait suffisamment de lombrics alors que nous étions certains qu’il contenait des œufs de moucherons !

Nous avions préparé le premier bac du lombricomposteur avec du papier journal au fond afin que les vers ne passent pas à travers le grillage, puis une petite épaisseur de terreau pour qu’ils aient déjà un milieu correct en arrivant. Et j’ai donc tout simplement versé le mélange récupéré chez la donneuse par dessus, puis humidifié le tout généreusement car le lombricomposteur en bois, contrairement à son acolyte en plastique, absorbe très vite l’humidité. J’en enfin recouvert le tout avec un tapis de chanvre pour maintenir au mieux l’humidité (les tapis vendus pas chers comme litière pour rongeur font très bien l’affaire).

Nous avons suivi toutes les infos glanées à droite et à gauche, et n’avons donc pas trop donné à manger à nos lombrics, leur avons apporté régulièrement du carton découpé en petits morceaux et des coquilles d’œufs broyées.
Et au bout de quelques jours nous avons été envahis par les moucherons (très agréables les suicides en masse dans la bouteille de vin blanc pendant le repas du jour de l’an)…

Du coup, il a fallu reprendre les choses en mains rapidement et si jamais ça vous arrive, voici ce que nous avons fait pour venir à bout des envahisseurs. Nous avons tout d’abord arrêté d’humidifier le lombricomposteur, avons également stoppé totalement l’apport de nourriture et avons ajouté du carton. L’idée étant bien d’assécher le compost afin que les moucherons arrêtent de s’y reproduire.
Monsieur Bio a également fabriqué un piège tout simple avec une bouteille coupée en deux dans laquelle nous avons versé un mélange vin blanc, bière et liquide vaisselle afin d’attraper les moucherons déjà présents. En quinze jours environ le problème a été totalement résolu.
Vous lirez souvent qu’il faut que le milieu soit bien humide pour que vos vers y survivent ; notre petite expérience montre bien que sur une durée relativement courte, cela ne pose aucun problème si le bac est plutôt sec.

Nous avons ensuite recommencé à apporter petit à petit un peu de nourriture humide à nos lombrics mais honnêtement, cela ne fait qu’une semaine que nous leur donnons vraiment une bonne partie de nos épluchures et autres restes de fruits et légumes. Pendant plus d’un mois et demi, je me suis même demandé s’il y avait vraiment des lombrics dans notre bac car je n’en voyais presque jamais, même en remuant un peu. Mais ça y est, j’ai l’impression que ça démarre et qu’ils commencent à se multiplier.

Sauf que voilà, nous sommes peut-être en train de faire face à un second problème ! Il semblerait que nous ayons en effet deux types de vers différents : eisenia fetida (rouge violacé avec des anneaux jaunes) et eisenia andrei (rouge sombre uniforme). Ces deux types de vers sont totalement adaptés au lombricompostage, mais il faut faire bien attention à ne pas les mélanger car s’ils se reproduisent entre eux, les nouveaux vers sont stériles ! Du coup, j’espère que je me trompe et que j’ai mal vu… affaire à suivre !

Néanmoins je ne m’inquiète pas trop car les choses semblent s’accélérer. Dans tous les cas, il faut en général autour de 3 mois pour trouver ses marques et pour que le lombricomposteur prenne son rythme de croisière.

Au quotidien (si vous n’avez pas à gérer un escadron de moucherons !) le lombricompostage dans sa cuisine est facile à gérer. Il suffit de déposer ses déchets organiques dans le bac, d’ajouter régulièrement du carton et des coquilles d’œufs broyées (ça n’est pas grave si vous ne les broyez pas, mais vous aurez de gros morceaux de coquilles dans votre compost) et de vérifier l’humidité. Avec un lombricomposteur en bois, il n’y a en plus pas de thé de compost à récolter.

Il faut juste éviter de donner certains aliments, nocifs pour les vers. Les règles les plus importantes à suivre sont :
– pas de restes de viande ou poisson
– pas de produits laitiers ni plats cuisinés (rien de salé)
– pas d’ail ni d’oignon (vermicides)
– éviter les épluchures de pommes de terre en trop grande quantité (très longues à digérer par les vers)
– il faut également à priori éviter les peaux d’agrumes (mais il y en avait beaucoup chez ma donneuse par exemple…)

Vous pouvez faire un tour sur le forum de la Boite à Terre pour avoir plus d’infos à ce sujet et discuter avec des lombricomposteurs expérimentés !

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De notre côté, je ne cache pas que les débuts sont longs et que je suis impatiente de pouvoir vraiment donner tous nos déchets végétaux aux vers  afin de réduire significativement le poids de notre poubelle. Si c’était à refaire, je m’assurerais de récupérer les vers chez quelqu’un qui puisse me donner quelques conseils pour démarrer, me propose un compost exempt de moucherons, et sache plus ou moins évaluer la quantité de vers qu’il/elle me donne car je reste persuadée que nous en avions assez peu.
On dit qu’il faut entre 250 et 500g de vers par personne du foyer (selon la quantité de déchets produite, si l’on mange beaucoup de fruits et légumes etc…). Pour nous qui ne mangeons pas de viande, faisons souvent nos jus frais avec un extracteur et ne cuisinons pas (encore ?) les fanes de légumes, je pense qu’il nous aurait fallu une quantité de départ assez élevée !

Et vous alors, quand est-ce que vous vous lancez ? 😉

Et si vous êtes déjà expert(e) en lombricompostage, n’hésitez pas à donner vos conseils et astuces en commentaires !


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4 Commentaires sur "Premiers pas avec notre lombricomposteur."

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Sophie
Invité
7 années 9 jours plus tôt

Je viens de commencer l’aventure! Je vais voir ce que ça donne, je suis impatiente!

Nicolas
Invité
4 années 1 mois plus tôt

Très bonnes explications, j’adore ! L’aventure se poursuit toujours aussi bien ?

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