Titre un peu choc aujourd’hui, pour un sujet vraiment grave.
Mercredi, à Savar au Bangladesh (non loin de la capitale, Dacca), un immeuble de huit étages s’est effondré.
Selon le dernier bilan officiel, toujours provisoire, il aurait dans sa chute tué au moins 363 personnes, et en aurait blessé plus de 1200 autres.
Cet immeuble avait été construit illégalement.
Cet immeuble abritait cinq ateliers de confection. Tous travaillaient visiblement pour des marques occidentales (Mango et Primark, ont d’ores et déjà confirmé qu’elles étaient effectivement en relation avec ces ateliers).
Dans une dépêche de l’AFP (ici), on apprend que cette catastrophe serait la pire de l’histoire industrielle du Bangladesh.
Pour info, le revenu national brut par habitant (l’ancien « PNB ») de ce pays était en 2011 de 780 dollars, contre 42420 dollars en France…(source : La Banque mondiale).
Entre les histoires de travail d’enfants chez Zara en Argentine (après d’ailleurs, un autre scandale, de travail forcé cette fois, au Brésil), celles de travail illégal chez un sous-traitant de Gap au Brésil encore, et cette tragédie asiatique, l’industrie textile grand public semble toujours aussi peu scrupuleuse avec ses ouvriers et les conditions dans lesquelles elle les fait travailler pour nous habiller, nous petits occidentaux, tranquillement assis derrière nos écrans, hyper-connectés à plein de choses, mais visiblement oubliant une bonne partie de l’essentiel…
N’est-il pas enfin temps de nous poser quelques questions quant à notre consommation, bien souvent excessive, de vêtements ? Vouloir toujours plus dans nos armoire pour être à la mode, être accepté, se sentir mieux ou que sais-je encore, est une conséquence directe de cette fameuse société de consommation et de sa publicité omniprésente qui nous fait miroiter sans cesse des choses… inutiles tout simplement à mon avis.
Je ne me considère pas comme meilleure que qui que ce soit à ce sujet, loin de là. Mes armoires sont encore pleines de certaines de ces marques mais il me semble avoir commencé à changer de chemin le jour où j’ai pris conscience de tout cela.
La prise de conscience est vraiment la première étape pour un changement effectif de nos comportements. Il me semble que l’on ne peut pas faire semblant d’ignorer la provenance de ce que l’on porte (comme, à mon avis, il est impossible de faire semblant d’ignorer d’où vient le contenu de nos assiettes). Cautionner des conditions inhumaines de travail (ou d’élevage) afin de suivre la mode (ou manger de la viande à outrance) pour avoir l’air cool et ce à moindre coût, et bien non, ça n’est pas acceptable.
Je suis de ceux qui croient que les petites initiatives personnelles sont réellement le début d’un changement plus général. Je n’ai jamais compris les gens répétant sans cesse « à quoi ça sert, s’il n’y a que moi qui le fais ? » ou encore « de toute façon, tout le monde agit comme ça alors à quoi bon faire autrement ? » Non. J’ai toujours cru que le meilleur moyen pour que les choses se fassent, c’est de se lancer et de les faire ! Donner 10 euros (ou 1h de temps en temps) à une association qui soutient une cause qui nous est chère, même si cela parait peu, c’est toujours mieux, pour moi, que de ne rien faire. Utopiste ? Je ne crois pas.
En ce qui concerne l’habillement, de mon côté, je n’ai acheté qu’un seul vêtement depuis le début de l’année (après les soldes) : un jean Kuyichi, pour en remplacer un autre qui ne m’allait plus. J’ose espérer que le discours de cette marque (utilisation maximum de matières durables et respect des ouvriers), est vraiment le reflet de ses pratiques, et j’en ai l’impression.
J’ai revendu certains vêtements que je ne mettais plus et j’en ai donné d’autres. Je continue le tri petit à petit.
J’avais déjà rayé certaines marques de ma liste depuis un bon moment (le géant suédois en tête), et j’ai pris la décision en début d’année de faire attention à tout ce que j’allais acheter en 2013 afin de ne plus me retrouver tiraillée entre mes convictions et la réalité de mon dressing. Le manteau Zara acheté à l’automne sera bel et bien le dernier cette fois !
Rien que le fait de mettre tout cela au clair dans ma tête, m’a permis de prendre un peu de recul sur ma consommation. Peut-être est-ce parce que je vieillis et que je me connais mieux également, mais en tout cas, je sais que je n’ai pas besoin d’autant de vêtements et de chaussures que ce que je pensais il y a quelques années. L’essentiel est tout simplement de me sentir bien. Et pour moi, me sentir bien, c’est être à l’aise dans mes baskets, mais aussi dans ma tête et avec mes actes. Acheter moins mais mieux, ça n’est pas forcément dur ou irréalisable !
Enfin voilà, je pense que vous avez compris où je voulais en venir et je vais donc arrêter là ce pavé !
Et vous quel est votre ressenti sur tout ça ?
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2 Commentaires sur "Nos vêtements responables de centaines de morts au Bangladesh ?"
[…] des ateliers de confections aux pratiques inacceptables (j’en parlais à l’époque ici). 1135 personnes perdaient la vie dans cette tragédie. Plus de 2000 autres étaient blessées. […]
[…] des ateliers de confections aux pratiques inacceptables (j’en parlais à l’époque ici). 1135 personnes perdaient la vie dans cette tragédie. Plus de 2000 autres étaient blessées. […]