Fabriquer ses propres savons : introduction.

Je fabrique mes propres savons saponifiés à froid depuis plusieurs mois maintenant et comme certaines d’entre vous semblaient intéressées par la question, je crois qu’il est temps d’en parler un peu par ici !

Tout d’abord, la saponification à froid, qu’est-ce que c’est ?
Pour résumer rapidement, le savon est le produit d’une réaction chimique entre une matière grasse (beurre, huile, d’origine végétale ou animale) et une base forte (soude pour le savon solide, et potasse pour le savon liquide). Cette réaction va donc transformer l’huile en savon et en glycérine.
Dans le cas de la SAF (saponification à froid), tout le processus se fait sans apport de chaleur. Le fait de ne pas chauffer les huiles permet d’en conserver toutes les propriétés, mais nécessite en contrepartie un temps beaucoup plus long afin que la réaction soit totale, c’est-à-dire que toute la soude soit consommée.

La SAF est le procédé le plus accessible pour faire du savon facilement chez soi. L’autre technique de saponification, à chaud, est celle utilisée pour produire le savon de Marseille, ou encore le savon d’Alep. Là, le mélange corps gras+base est chauffé, on travaille en excès de soude (c’est-à-dire qu’il y a plus de soude que d’huile) et de nombreux rinçages sont nécessaires pour éliminer cet excès ainsi que les impuretés. Avec ce procédé, le savon est utilisable immédiatement mais il a perdu sa glycérine et peut donc se révéler asséchant pour la peau.

A l’inverse, en SAF, on travaille avec un excès d’huile afin de garantir qu’il n’y ait plus du tout de soude dans le savon final. Ce surplus d’huile fait qu’il en reste, non saponifiée, dans le savon. Grâce à cela, le savon obtenu est surgras et lon peut alors bénéficier de toutes les vertus et propriétés des corps gras utilisés. La peau est ainsi nourrie, hydratée, apaisée, toute douce !

Pour obtenir un savon à la consistance ni trop molle ni trop dure, et qui produise un mousse agréable, il faut bien choisir les huiles que l’on va utiliser. Si cela vous intéresse, je pourrai détailler un peu plus cette étape dans un prochain article, mais pour le moment, je vais me contenter de vous présenter les huiles que je privilégie personnellement en vous expliquant rapidement pour quelles raisons.
Mais si vous voulez déjà en savoir plus, je vous propose d’aller jeter un œil au dossier qu’AromaZone a consacré à la saponification à froid sur son site car je le trouve plutôt bien fait.

De mon côté, j’ai pour le moment choisi d’utiliser majoritairement l’huile d’olive, que j’associe à l’huile de coco, l’huile de ricin et le beurre de karité. Comme certains de ces ingrédients ne sont pas vraiment ce que l’on peut qualifier de locaux (!), je pense à l’avenir tester des recettes avec de l’huile de tournesol française associée à l’huile d’olive. Mais pour le moment, voici pourquoi mon choix s’est porté sur ces huiles en priorité.

L’huile d’olive, en plus de pouvoir être locale, a la propriété intéressante d’être très douce pour la peau, ce que j’apprécie particulièrement. En ce moment, je l’utilise à hauteur de 50% dans mes savons.

L’huile de coco est elle intéressante pour différentes raisons. Elle permet en effet d’obtenir des savons bien durs, mais possède également un bon pouvoir lavant et favorise une belle mousse abondante (ce qui n’est pas du tout le cas de l’huile d’olive). Cependant, il faut prendre garde à ne pas dépasser 30% d’huile de coco dans sa pâte à savon car au-delà elle peut à priori s’avérer desséchante pour la peau. Je trouve du coup qu’elle est bien complémentaire avec l’huile d’olive.

Mes derniers savons.
Mes derniers savons.

L’huile de ricin permet quant à elle d’obtenir des savons extrêmement doux pour la peau, durs et avec une mousse agréable, très onctueuse et épaisse.

J’utilise également un peu de beurre de karité car lui aussi est bénéfique pour la peau, favorise une bonne consistance des savons et une belle mousse fine.

Le plus important, à mon avis, afin de conserver toutes les propriétés de ces différentes huiles, c’est de les choisir extraites à froid (moins de 27°), si possible de première pression à froid afin de favoriser la technique traditionnelle de pressage en moulin, et enfin biologiques afin d’éviter toute trace de pesticides ou autre petites choses sympathiques dans le genre…

En plus des huiles, pour faire du savon saponifié à froid, il faut également de la lessive de soude (soude + eau). Vous pouvez la fabriquer vous-même, ou faire les fainéants, comme moi, et l’acheter toute prête (cela se trouve facilement, même en grande surface).

Afin de calculer la quantité d’huile à incorporer dans ma préparation, j’utilise systématiquement le calculateur AromaZone bien pratique ! (Non non, je ne suis pas sponsorisée et d’ailleurs je n’utilise plus tellement leurs produits en plus 😉 )

Après avoir fait plusieurs fournées de savons plus ou moins parfumés aux huiles essentielles, exfoliants grâce aux graines de pavot, clarifiants pour le visage grâce au charbon etc… je suis finalement revenue vers quelque chose de beaucoup plus simple et sobre !

Une précédente tentative.
Une précédente tentative avec des graines de pavot.

Et voilà donc la recette que j’ai utilisé pour mes derniers savons. Elle est parfaite pour débuter car il n’y a pas d’ajout d’huiles essentielles, de colorants ou de quoi que ce soit. (Et on peut néanmoins y adjoindre facilement des graines de pavot pour un petit effet exfoliant).

Ingrédients pour obtenir environ 500g de savon une fois séché (soit environ 790 à 830 de pâte à savon) :
– Huile d’olive bio : 205g (soit 50% du total des huiles)
– Huile de coco bio : 123g (soit 30% du total des huiles)
– Huile de ricin bio : 41g (soit 10% du total des huiles)
– Beurre de karité brut bio : 41g (soit 10% du total des huiles)
– Lessive de soude : 189,4g (réduction de soude de 5%)

J’ai ensuite ajouté 16,4g d’huile au moment de la trace pour surgraisser mon savon (un mélange nigelle jojoba dans ce cas-là car j’en avais sous la main).

Pour ne pas être trop indigeste aujourd’hui, je ne détaillerai pas la méthode de fabrication dans cet article, mais je vous propose de nous retrouver pour en parler un peu après mon retour d’Oslo 😉
En attendant, n’hésitez pas à partager vos expérience et recettes de SAF en commentaires ou à me poser toutes les questions que vous voulez afin que je puisse y répondre dans un prochain article !

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5 Commentaires sur "Fabriquer ses propres savons : introduction."

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Cat
Invité
7 années 6 mois plus tôt

Je suis tentée pour faire des savons, je n’ai jamais essayé … Belle soirée à Oslo

Stella
Invité
7 années 6 mois plus tôt

Je fabrique également mes propres savons depuis quelses mois ! Je retiens l’idée des graines de pavot pour un savon exfoliant !

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[…] j’avais déjà commencé à l’évoquer dans mon premier article consacré à la saponification à froid il y a de cela un long moment maintenant, certaines huiles végétales me paraissent […]

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