Petit point sur la fourrure.

Le mois dernier, à l’occasion du premier samedi des soldes, avait lieu la « Journée sans fourrure ». L’idée même d’une journée sans fourrure, d’une journée du droit des femmes, ou encore d’une journée internationale contre l’homophobie en fait souvent bondir plus d’un(e).
Je comprends tout à fait pourquoi, et trouve naturellement, moi aussi, que c’est tous les jours que ces combats doivent se mener. Cependant, il me semble intéressant de saisir les opportunités proposées par ces journées nationales et/ou internationales afin de sensibiliser le plus grand nombre à ces sujets, parfois délicats, mais toujours nécessaires. Car oui, ils me semblent tous nécessaires !
Et contrairement à ce que l’on reproche souvent aux défenseur de la cause animale, dans lesquels je m’inclus, il n’est pas du tout incompatible de se soucier à la fois du sort réservé aux humains et aux animaux ! Il me semble même que souvent, savoir faire preuve de compassion envers les animaux est plutôt le signe d’une humanité et d’une bienveillance réelle, s’appliquant à tous sans distinction, femmes, hommes, animaux…

« On reconnait le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux » Gandhi.

Le mois dernier, donc, j’ai pris part à la journée sans fourrure organisée à Grenoble par l’antenne locale de l’association International Campaigns. De nombreuses discussions ont été engagées avec les passants, donnant parfois lieu à quelques moments intenses. Je pense notamment à cette jeune fille qui s’est mise à pleurer en réalisant d’où venait la fourrure de son col… comme beaucoup, elle ne savait tout simplement pas !

Je me dis donc aujourd’hui qu’il n’est peut-être pas inutile de rappeler ici quelques faits sur la fourrure.

50 à 60 millions d’animaux sont tués chaque année pour leur fourrure.
Sur ces 50 à 60 millions d’animaux, 85 % environ proviennent d’élevages, les autres sont issus du piégeage dans la nature.
Dans les élevages, les animaux sont maintenus toute leur courte vie dans des cages grillagées sur tous les côtés. Cela favorise par exemple le développement de comportements d’auto-mutilation, ou encore de ce que la psychiatrie nomme « stéréotypie », c’est à dire la répétition à l’infini de gestes et attitudes sans signification apparente. Chez l’Homme, ces comportements se rencontrent avant tout chez les patients schizophrènes ou dans les cas de démence… 

Les animaux élevés pour leur fourrure sont principalement les visons, les renards, puis les lapins. Mais on trouve également des élevages  de chinchillas, de chiens viverrins (mais si, vous savez, les fameux tanuki jaopnais…), de lynx etc.

L’Europe est la principale productrice de fourrure d’élevage avec 6000 fermes (70% de la fourrure de vison y est par exemple produite).
On trouve en France une vingtaine de fermes d’élevage de visons.
La Chine est, quant à elle, le premier producteur mondial de fourrure de renard.

D’après PeTA : « 64% des élevages sont concentrés en Europe du Nord, 11% en Amérique du Nord et les autres sont disséminés à travers le monde dans des pays comme l’Argentine et la Russie. Les éleveurs de visons font généralement se reproduire les femelles une fois par an pour obtenir 3 à 4 survivants par portée. Selon les pays, ces animaux seront tués vers l’âge de 6 mois, après les premiers froids. Les visons reproducteurs vivent entassés pendant 4 à 5 ans dans des cages. »

Lors de l’abattage des animaux d’élevage, les méthodes employées sont le gazage, l’électrocution, parfois l’injection d’un produit mortel. Parfois également les animaux sont écorchés vifs…
– Je fais un petit aparté pour vous préciser que la fourrure de lapin angora est en fait considérée comme de la laine. Les poils sont arrachés directement sur les lapins vivants…-

En ce qui concernant le piégeage, même si l’animal vit librement dans son milieu naturel, les conditions dans lesquelles il est finalement capturé n’en sont pas moins inhumaines, et conduisent bien souvent à une lente et longue agonie.

Voici maintenant quelques chiffres pour vous faire une idée de la quantité de fourrure nécessaire à la confection d’un manteau (source : One Voice). Pour un seul manteau, il faut donc :
12 à 15 lynx
10 à 15 loups ou coyotes
15 à 20 renards
60 à 80 visons
27 à 30 ratons laveurs
10 à 12 castors
60 à 100 écureuils

Est-il vraiment possible d’avoir toujours envie de porter de la fourrure en sachant tout cela ?
Et en plus, c’est ringard !! 😉

Pour finir sur une touche positive, même si ces données font peur et sont écœurantes, une note d’espoir est néanmoins permise quand on constate que des créateurs de mode décident aujourd’hui d’arrêter totalement d’utiliser de la fourrure dans leurs collections.
L’exemple de Lolita Lempicka, ancienne adepte de la fourrure dans les années 2000, et qui est aujourd’hui végétalienne et s’engage pour protection animale, est particulièrement encourageant.
Tout comme celui de la styliste belge, Noémie Flamant, qui a finalement décidé de renoncer à la fourrure à la suite d’une forte mobilisation de l’opinion publique à la fin de l’année 2014.

fourrure

Différentes sources pour en savoir plus :
Animalter
One Voice
One Voice : chiens et chats exploités pour leur fourrure
Je ne porte pas de fourrure
Peta France
Fourrure Torture

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